Le tournage de « Fralim »
Tracé des centres pour commencer avec une pièce bien centrée et marquage des formes des griffes qui entraineront la pièce en rotation.

Installation de la pièce entre la griffe d’entrainement (à gauche ou bien en haut sur un petit écran) et la contrepointe tournante (à droite du tour). Puis démarrage de la mise au rond à l’aide de la gouge à dégrossir. Cet outil de taille respectable que vous voyez en action sur la photo de droite est dimensionné pour résister aux à-coups inévitables avec une pièce de section carrée.
Arrêt sur image : en cours de mise au rond. Les photos suivantes vous montreront la réalisation en parallèle de la pièce en chêne et de la pièce en buis.

La première chose à faire est de former la partie inférieure du couvercle.

Puis de séparer le couvercle du reste de la pièce en ayant soin de conserver suffisamment de matière pour terminer toute la hauteur du couvercle ultérieurement.
Pièce en chêne à gauche ou bien en haut sur un petit écran, en buis à droite.


Vient le moment de commencer à creuser l’ouverture du sucrier et à former sa courbe externe. L’ouverture doit être soigneusement dimensionnée pour accueillir le couvercle (pas encore terminé) en forçant suffisamment. On va voir pourquoi.


Il s’agit désormais de terminer le couvercle et de s’assurer de la continuité entre celui-ci et le sucrier. On voit sur ces photos que c’est le corps du sucrier lui-même qui sert de mandrin pour serrer le couvercle pendant qu’il est tourné.
On comprend pourquoi il est important que le couvercle soit tenu bien fort : il s’agit qu’il reste bien en place lors de son tournage !


Le maintien du couvercle est fort. Pour le sortir, il faut utiliser un coin de bois pour éviter de blesser la pièce qui ne veut pas sortir. C’est ensuite que l’on poncera finement l’ouverture du sucrier afin que le couvercle s’y glisse en douceur.
Maintenant le creusage du sucrier a lieu à proprement parler. Ici j’utilise une gouge à creuser en forme d’anneau. C’est un outil puissant qui permet de bien dégager la matière avec un rendu vraiment très régulier. Mais attention, qui dit outil puissant dit aussi souvent outil au maniement délicat. Une erreur sur un angle, une prise un peu gourmande, et c’est le plantage assuré, parfois violent avec des conséquences sérieuses sur la pièce.
J’aime vraiment beaucoup l’anneau à creuser mais je le manie avec … circonspection !


Lorsque le formage et le ponçage soigneux du sucrier et de son couvercle sont terminés (photo de droite), il est temps de séparer le corps du sucrier de la base (photo de gauche ou bien en haut sur un petit écran).
J’utilise pour cela un tronquoir, gouge large dans un sens et fine dans le sens de la coupe. Je dégage ainsi la matière jusqu’au minimum possible sans la séparer de la base (ce serait dommage de l’envoyer voler dans l’atelier), puis je scie le restant de matière à l’axe. S’ensuit un poncage de la base du sucrier afin de faire disparaître les traces du petit moignon de bois qui était resté accroché à la base.


Polissage, lustrage au disque de flanelle de coton. Finition à la cire de carnauba (ma préférée).

Il est étonnament satisfaisant d’achever la fabrication d’une pièce de bois tourné. Sans doute le contact avec la matière est-il plus charnel, plus physique qu’avec d’autres techniques de travail du bois ?
Les pièces que je vous montre sur mon site sont un peu mes enfants et c’est toujours une belle joie de les voir achevés comme je souhaitais les obtenir. J’espère avoir pu vous faire partager un peu de cette émotion !
