Lampe Floyd
En hommage à l’artiste et en reconnaissance admirative des travaux de Frank Lloyd Wright
Lampe Floyd
©rédit photo : Frank Lloyd Wright Building Conservancy
J’avais déjà eu l’occasion d’admirer et même de reproduire certains éléments de design de l’architecte américain Frank Lloyd Wright. C’est en me rendant sur différents sites qui lui sont consacrés que je suis tombé en admiration devant les vitraux du salon de la maison Coonley.
Que faire de ce design étonnant ? J’ai pensé à un paravent, à une boîte … Pour finalement en arriver à l’idée d’une lampe. Se pose alors la question de créer une quatrième face (pour faire une lampe carrée) puisque trois vitraux ont été créés par l’architecte et d’imaginer un dessin pour le dessus de la lampe. Nous y reviendrons …
L’étape de conception consiste d’abord à numériser très proprement les images disponibles, puis à les transformer parfois très profondément afin de passer d’un design faisable en vitrail à une conception adaptée à la fabrication d’un objet en bois.
En particulier, la proportion des largeurs des liaisons plomb des vitraux relativement au reste du dessin ne peut pas être conservée telle quelle pour des éléments en bois. J’ai donc du adapter la conception et épaissir raisonnablement ces fines baguettes qui forment la dentelle du motif mais sans en alourdir le dessin.
Détaillons un peu cela juste après cette image :
Il n’est pas question de simplement tirer des formes en copiant servilement une photo qui se révèle de toute façons inexploitable à fort grossissement. En effet, ce que l’on trace représente les trous qui seront découpés dans une planchette d’acacia ou de hêtre de 3 mm d’épaisseur. Il faut veiller à ce que ces éléments de géométrie demeurent alignés si l’on souhaite préserver l’intention artistique.
Cela ne suffit pas : on voit bien dans le motif original qu’il existe de longues verticales qui seront a priori orientées dans le sens du fil du bois et d’assez longues transversales qui elles, seront constituées de bois de travers et très sensibles aux déformations induites par la chaleur de la découpe.
Dans un cas il faudra veiller à ce que les épaisseurs de matière soient non seulement suffisantes mais homogènes ; dans l’autre cas il va falloir carrément inventer des motifs de « soutènement » qui permettront de limiter les déformations. Ce faisant, je m’écarte forcément du modèle de départ : il me revient alors de le faire sans en dénaturer l’esprit originel.
On voit que le motif final résultant sera parfois différent de la création initiale. Je pense malgré tout que le résultat final respecte bien le design original et j’en suis plutôt content.
Une autre question se pose alors : les modèles dont je tire mon inspiration sont au nombre de trois. Il m’en faut un quatrième ainsi qu’une couronne supérieure qui viendra chapeauter tout cela.
C’est là qu’il faut se montrer créatif et … fidèle à l’intention originale. L’image qui précède vous le montre. Les trois motifs de gauche en brun sont dérivés des vitraux originaux. Les deux de droite (couleur bordeaux) sont de ma création. C’est là qu’il m’a fallu me montrer à la fois inventif et respectueux de l’intention originale tout en m’assurant que ces parties entièrement nouvelles restent à la fois cohérentes avec le reste et qu’elles prennent bien en compte les contraintes que je vous ai décrites un peu plus haut !
Je vous promets que les dessins nouveaux sont réellement le fruit de mon imagination et de mon travail. Il ne s’agit en aucun cas du résultat de je ne saurais trop quel « prompt » enjoignant à un IA de générer une image « dans le style de … ». Par ailleurs les modèles numériques sur lesquels je travaille sont vectoriels et non « bitmap » et je ne sais même pas s’il est possible à une IA de générer ce type de modèles.
C’est lors des étapes ultimes que je tire partie de la possibilité de générer un rendu réaliste de mon modèle géométrique afin de me faire une idée du de l’aspect final avant de me lancer dans la fabrication. Voyez l’image suivante générée par mon logiciel de CAO. Ne me sentant pas la vocation d’un publicitaire, je ne révèle pas son nom ici, même si ce n’est pas un secret. Si cette question vous brûle les lèvres, écrivez-moi, et je vous répondrai.
Rendu réaliste du modèle complet
(ampoule éteinte)
Sans la couronne. On devine la modélisation du bulbe de l’ampoule (nécessaire pour simuler l’éclairement interne que vous voyez sur l’image suivante)
Simulation rendu réaliste avec éclairage interne (ampoule allumée).
Une fois toutes les simulations réalisées et jugées satisfaisantes, je décide de passer à la fabrication. Quelques photos de cette étape vous sont présentées dans la galerie qui suit.
Floyd se décline pour l’instant en versions :
- Structure noyer / panneaux acacia (image ci-dessus)
- Structure chêne ébonisé / panneaux hêtre
La structure (base, colonnettes et couronne) et les panneaux sont soigneusement fabriqués en bois massif issus d’approvisionnements locaux. Afin de limiter les gaspillages de bois au minimum, les panneaux sont tirés de blocs massifs délicatement délignés avec des lames de scie très fines puis dégauchis, progressivement rabotés et poncés pour atteindre une épaisseur finale parfaitement régulière avant d’être découpés en délicate dentelle de bois.
Retrouvez dans la galerie de portraits qui suit, les vues de Floyd sous tous ses angles.