Guéridon August
© Musée d’Orsay
C’est au fabuleux musée d’Orsay à Paris que je suis tombé littéralement en arrêt devant ce guéridon tout simple en apparence.
Et c’est en étudiant les photos (© Musée d’Orsay) ci-contre mises à disposition par le musée que je me suis décidé à m’en inspirer mais en le modifiant car la forme des plateaux me paraissait trop échancrée et peu pratique. Or, un meuble se doit être pratique avant tout ! J’ai décidé également de simplifier les sabots sculptés des pieds de l’original.
Au final, ce ne sera pas une copie que je réaliserai mais une inspiration complètement adaptée, simplifiée et rendue pratique.
© Musée d’Orsay
Je me lance donc dans une assez longue étape de conception en m’appuyant sur l’étonnante géométrie de ce petit meuble mais en simplifiant ses formes et en mettant tous mes efforts à les simplifier le plus possible en évitant le moindre « tarabiscotage ».
Sans entrer dans trop de détails mais en essayant d’être descriptif, les principes qui ont gouverné la conception du guéridon:
- Maintien de l’absolue simplicité des formes. Le recours aux courbes de Bézier fut déterminant pour cela. Ces familles de courbes donnent une grande liberté dans le choix des formes tout en permettant de limiter leur complexité au minimum. Voyez par exemple l’image de gauche ci-dessus qui vous montre le détail de la conception d’un pied simplifié et débarassé des sabots décoratifs qui alourdissaient un peu l’ensemble.
- Préservation de la symétrie de rotation des plateaux. Ceux-ci sont constitués de trois sous-plateaux identiques découpés en secteurs angulaires de 120°. Voyez l’image centrale ci-dessus.
- Identité de forme entre le plateau supérieur et le plateau inférieur. Seule leur taille diffère. C’est une simple transformation homothétique qui permet de passer de l’un à l’autre. Dit autrement : on zoome ou on dézoome pour passer de l’un à l’autre.
- Chaque tiers de plateau est constitué d’un « grand côté » et d’un « petit côté ». En observant attentivement l’intention stylistique originale, on s’aperçoit qu’un grand côté du grand plateau fait face à (est aligné avec) un petit côté du petit plateau (et réciproquement). La conception du guéridon doit préserver cela.
- Une simulation numérique de la stabilité de l’équilibre du guéridon me montre que celle-ci est franchement perfectible (dit autrement, à la moindre pichenette sur le guéridon, il bascule !) si l’on s’en tient aux formes originales. C’est vrai qu’avec seulement trois pieds on part avec un sérieux handicap pour ce qui est de la stabilité, mais il n’est pas question d’en mettre plus. Je me décide donc à écarter les bases des pieds et à répartir différement les épaisseurs afin de beaucoup augmenter l’angle à partir duquel le guéridon basculera. Ma reconception a vraiment beaucoup amélioré cela et j’en suis heureux (car un meuble doit avant tout être pratique à utiliser tous les jours).
C’est lors des étapes ultimes que je tire partie de la possibilité de générer un rendu réaliste de mon modèle géométrique afin de me faire une idée du rendu final avant de me lancer dans la fabrication. Voyez l’image de droite ci-dessus générée par mon logiciel de CAO.
Retrouvez dans la galerie d’images ci-contre, les photos du guéridon réalisé.
